Jalons pour ré-inventer la communication au quotidien

Mise en pratique de quelques règles d’hygiène relationnelle

Quel enfant, quel ex-enfant n’a vécu un sentiment diffus de malaise dans les tentatives de communications avec ses proches, avec ses professeurs, avec le monde des adultes !

Qui n’a ressenti ce mal-être de ne savoir communiquer avec lui-même et d’entendre parfois la révolte de son corps quand il découvre que la violence des maux n’est que le reflet du silence des mots !

Qui n’a rencontré au quotidien, la difficulté de se dire et d’être entendu, surtout être entendu par ceux que nous aimons, dont nous nous sentons aimés ou qui sont les plus proches de nous !

Qui n’a senti la violence sourde d’entendre l’autre parler sur lui, la révolte de sentir autrui penser à notre place, de le voir décider pour notre bien ou encore de nous engager dans un projet, dans une décision, dans un mode de vie où il ne se retrouve pas !

Qui n’a entendu et reçu comme un rejet ou une négation de sa personne, l’injonction d’idées toutes faites, les a priori, la violence des jugements ou des affirmations péremptoires interdisant le possible d’un échange, aliénant ou clôturant l’ouverture à un partage et à une mise en commun !

Qui n’a éprouvé cette souffrance de se sentir enfermé dans une image, dans un rôle, dans un commentaire, dans lesquels il ne se reconnaissait pas, dans lequel il ne pouvait se retrouver !

Qui n’a vécu le sentiment humiliant et injuste de se laisser définir… tel qu’il ne se sent pas !

Qui n’a éprouvé le désarroi de voir opposer à son ressenti, à ses perceptions, à ses croyances… d’autres ressentis, d’autres perceptions et d’autres croyances qui, au delà d’un témoignage ou d’un partage, voulaient s’imposer à lui et l’inviter ou le forcer à renoncer aux siennes.

Oui chacun d’entre nous, sans hésitations possibles a éprouvé, rencontré l’une ou l’autre de ces situations.

Chacun d’entre nous peut découvrir à un moment ou un autre de sa vie qu’il est plus démuni, plus handicapé ou plus infirme qu’il ne le croyait dans certaines relations essentielles.

Et peut être a-t-il aspiré à une nouvelle naissance, pour passer du TAIS TOI au TU ES TOI QUAND TU PARLES.

En osant se ré-approprier sa parole, en retrouvant des mots à lui, en prenant le risque de se définir devant autrui avec ses propres références, avec des engagements, avec des choix de vie et des fidélités personnelles, chacun se donne ainsi plus de moyens pour exister.

En se responsabilisant aussi pour accepter de s’ouvrir à une démarche d’apprentissage possible dans le respect de quelques règles d’hygiène relationnelle et le maniement de quelques outils concrets pour une communication vivante.

Tout changement dans les relations humaines suppose un prix à payer… dans deux directions

Tout changement n’ouvre pas nécessairement sur une crise
- comme on le croit trop souvent -
il transforme le plus souvent une crise larvée en crise ouverte.

Un prix à payer par soi-même : réactivation de l’insécurité, nouvelles interrogations, en mutations dans les conduites et les comportements…

Un prix, que nous fait payer l’entourage, surtout ceux qui nous sont proches par diverses réactions défensives, contradictoires et parfois rejetantes.

Postulat de base pour celui qui a entrepris une démarche de développement personnel ou de changement.

Ne pas trop compter sur la compréhension de ceux qui prétendent nous aimer. Car cette attente risque d’être déçue… si elle est comblée, recevons-là comme un vrai cadeau que nous fait notre entourage, en soutenant notre démarche !

Préambule :

Tout changement, toute évolution à partir d’une psychothérapie ou d’une démarche de formation aux relations humaines va non seulement nous insécuriser et nous déstabiliser, dans un premier temps (malgré l’enthousiasme ou l’euphorie des premières découvertes), mais aussi inquiéter notre entourage, nos proches et mobiliser chez eux, le plus souvent, des énergies contraires au mouvement d’évolution et d’ajustement que nous tentons d’amorcer.

Les risques à envisager :

Ils sont nombreux et vont de toute façon nous surprendre… surtout venant de la part de ceux chez lesquels nous avions confiance et dont nous attendions un soutien, une confirmation… C’est fréquemment une infirmation, des doutes, des critiques voire une disqualification qui vont se déposer sur nous.

Quelles seront les réactions les plus fréquentes de notre entourage ?

Au delà d’une incompréhension, un retrait, une prudence méfiante, d’autant plus forte que notre changement sera spectaculaire.

Une possible marginalisation de nous ou de notre démarche, des commentaires allant de l’ironie à l’accusation manifeste.

Un refus, voire un rejet «d’en entendre plus»

Des jugements de valeur sur notre personne :

«Tu es folle !»
«Tu es vraiment inconscient de faire des choses comme ça !»
«Il va falloir te faire soigner !»
«Tu ne penses qu’à toi, tu es devenu égoïste !»

Des jugements de valeur sur notre démarche, la méthode ou l’animateur de la démarche :

«Tu n’es plus normal, tu es tombé dans une secte !»
«Tu t’es fait envoûter c’est pas possible !»
«Et tu payes pour ça, tu te fais escroquer sans t’en rendre compte…»

Un renforcement du système relationnel précédent et une recrudescence chez nos proches, des conduites, des attitudes ou des comportements… que justement nous souhaitions éviter ou changer !

Des contraintes, parfois des violences verbales et quelquefois physiques pour nous obliger à revenir sur des positions antérieures, sur un mode de relation plus connu, plus raisonnable.

Tout cela bien sûr, n’exclut pas de notre part une vigilance,
une attentivité, une écoute respectueuse de nos proches quand ils sont confrontés à nos démarches de formation ou de changement.

Il est possible aussi que ceux qui nous aiment, acceptent de se remettre en cause au travers de notre propre mutation, la rencontre des différences et des stimulations ouvrira à de nouveaux possibles.

En résumé :

Ne jamais oublier que toute démarche de changement bouscule non seulement nous même, mais notre entourage. C’est donc une invitation mutuelle au partage, au dialogue et à des échanges ouverts pour retrouver la sève profonde de toute relation nourrie par la tolérance et le respect.

Charte de vie pour de meilleures relations dans mon travail

1 Quelle que soit ma fonction, quelque soit le poste que j’occupe, quelle que soit mon ancienneté, j’ai besoin d’être reconnu comme une personne.
2 J’ai aussi besoin d’être valorisé, gratifié dans ce que je fais.
Oui, j’ai besoin que quelqu’un me renvoie de temps en temps une image positive, pour dépasser mes limites.
3 J’ai besoin d’être informé, consulté parfois, pour tout ce qui concerne l’évolution de mon travail, de mon poste, de mes responsabilités.
4 J’ai besoin d’un positionnement clair de la part des personnes en autorité, pour tout ce qui touche à mes devoirs (mes engagements envers l’équipe, l’institution ou la société dans laquelle je travaille).
5 J’ai besoin d’un positionnement clair également sur mes droits (engagement de l’institution ou de la société à mon égard). Je ne veux pas être l’objet de la fluctuation des désirs et des peurs de chacun, au moindre malentendu, à la moindre maladresse ou au moindre incident.
6 J’ai besoin que mon point de vue soit entendu, même s’il n’est pas toujours retenu.
7 J’ai besoin de rendre compte de mon travail et d’avoir une écoute pour en évaluer les possibles.
8 J’ai besoin d’être passionné dans mon travail, d’avoir des buts, des projets et même la possibilité de rêver à des changements.
9 Je voudrais rappeler que c’est huit heures ou plus de vie que je vends chaque jour en travaillant. Et que je suis sensible à la qualité de vie de ces heures, car elle se répercutera sur l’ensemble de mon existence et de mes relations.
 

Si chacun de ces points de vue peuvent être entendus
et vécus dans mon lieu de travail,
vous pouvez être assuré que je collabore au maximum.

Charte de vie relationnelle dans mes relations avec des personnes en autorité

1

De la stabilité émotionnelle :
L’instabilité émotionnelle (ou les variations des émotions) des personnes responsables ou sous l’autorité de qui je travaille entraîne chez moi une consommation maximale d’énergie. A tel point que dans les premières heures d’une journée de travail, il y a un manque important d’énergie disponible et un seuil de tension, d’irritabilité déjà élevé...non seulement chez moi, mais dans tout le service parfois.

2

J’attends de la personne responsable, de laquelle je dépends directement - qu’elle puisse mettre :
Le maximum de sa compétence et  de son expérience à mon service.

Ceci afin de favoriser au maximum ma réussite et celle du projet dans lequel nous sommes co-partenaires ou collaborateurs

3 Je souhaite de la personne responsable - de laquelle je dépends, qu’elle puisse me proposer ses critiques pour augmenter mon efficience. Critiques sur mes actions, mes actes et non sur ma personne.
4

J’en espère un soutien direct quand je suis en difficulté, sans jugements de valeurs, sans reproches ou accusations.
J’ai besoin que mon point de vue soit entendu, même s’il n’est pas toujours retenu.

5

Je demande des échanges en dehors des situations de crises.
Échanges où chacun puisse se dire et être entendu. Au-delà de la recherche d’un accord possible, je vise au partage des expériences et des différences.

6 Je réclame la possibilité d’une possibilité d’une expression directe, en prenant le risque de parler de moi, en veillant à ce que la personne responsable ne s’approprie pas mon expression, comme une mise en cause d’elle ou d’une agression à son égard ou à l’égard du fonctionnement du service. Je propose une mise en mots… et non une mise en cause.
7 J’attends d’être reconnu et confirmé de temps en temps dans mes réussites.
8

J’ai l’espoir que tout cela est possible.

 

Anti-charte de vie relationnelle dans mon travail

Quand je ne suis pas reconnu.

Quand je me sens critiqué et jugé.

Quand mon point de vue n’est pas entendu.

Quand je ne reçois aucune gratification et valorisation.

Quand je ne suis qu’un exécutant.

Quand je m’ennuie.

Quand je ne peux me reconnaître dans l’incompétence

de mes supérieurs.

JE DEVIENS ALORS UN EXECUTANT BÊTE ET PASSIF,

PARFOIS MÊME CON ET MÉCHANT

(Même si je ne le montre pas toujours au grand jour !)

Minuscules aperçus sur la difficulté d’enseigner.

Présentation de l’ouvrage de Jacques Salomé paru aux Editions Albin Michel en septembre 2004.

En cette rentrée scolaire, Jacques Salomé publie un nouvel ouvrage. Le deuxième d’une série annoncée, dont le titre introduit la teneur des propos de l’auteur. Ce sont de «Minuscules aperçus sur la difficulté d’enseigner» assortis d’illustrations humoristiques de Françoise Malnuit, édités après un premier opuscule paru au printemps dernier qui traitait du soin : «Minuscules aperçus sur la difficulté de soigner».

Je ne sais pas quels seront les thèmes abordés dans les prochains livres de cette série. Je crois tout de même pouvoir dire que les propositions contenues dans ces «Minuscules aperçus sur la difficulté d’enseigner» sont certainement les plus chères à l’auteur.

Les habitués retrouveront les thèses que soutient Jacques Salomé à travers l’approche pédagogique qu’il a initiée sous la dénomination de Méthode E.S.P.È.R.E.® : Énergie Spécifique Pour une Écologie Relationnelle à l’École. Les nouveaux lecteurs découvriront l’utopie la plus fervente qui le mobilise à travers ses actions, ses écrits et ses autres publications (vidéo, audio) : œuvrer, sensibiliser et former pour que la communication et les relations humaines soient reconnues en tant que matières scolaires à part entière, qu’elles puissent être inscrites au programme officiel dès la maternelle, et qu’elles soient transmises par des enseignants relationnels en mesure de s’impliquer eux-mêmes à titre individuel et en tant que personnes dans cet apprentissage. Car, ce n’est pas tant des savoirs et des savoirs-faire, que des savoir-être, des savoir-créer et des savoir-devenir qu’il s’agirait d’enseigner.

C’est une vaste entreprise de prévention primaire à envisager en amont des principaux problèmes recensés dans l’institution scolaire, que Jacques Salomé préconise dans cet ouvrage, comme il le prône sans relâche depuis des années. En ce sens, les repères présentés sont en effet de « Minuscules aperçus » au regard de l’ampleur de la tâche quotidienne qui incombe aux enseignants en exercice. Mais une des croyances propre à l’auteur, et partagée par d’autres – dont je suis – est de prétendre que c’est en commençant par changer de regard, chacun à son niveau, que le monde peut se mettre en mouvement par d’infimes impulsions successives. Toutes choses étant égales par ailleurs. En m’appuyant sur l’étymologie qui m’éclaire, j’ajouterai par ailleurs que si «utopie» (du grec «ou» et «topos») signifie au sens littéral du terme «qui n’a pas de lieu» ou «le lieu qui n’est pas», il «suffit» (si je puis dire !) d’installer une utopie quelque part et de lui donner forme ou corps, pour qu’elle ne soit plus seulement un rêve insensé, une pure folie ou une simple vue de l’esprit.

Le monde de l’école, de par sa vocation à inculquer des connaissances, est devenu une sorte de microcosme où domine la référence quasi exclusive à l’intelligence abstraite portée au pinacle. En conséquence de quoi l’analyse rationnelle et intellectualisante des situations s’y est aiguisée. Elle s’est finalement substituée à tout autre mode d’approche ou de compréhension des phénomènes, au détriment d’une prise en compte plus ajustée à la complexité des problèmes rencontrés.

C’est à d’autres dimensions qu’ouvre la perspective envisagée par Jacques Salomé. Son approche laisse la place à la créativité, à l’intelligence sensible, émotionnelle et relationnelle.

Au fond, l’objectif de Jacques Salomé ne me semble pas tant de proposer une matière scolaire de plus qui s’appellerait «la communication relationnelle» mais bien plutôt de défendre l’idée que la matière de la communication et des relations humaines en jeu aussi bien dans l’acte d’enseigner que dans celui d’apprendre, est une donnée de base qui ne va pas de soi et qui par conséquent, demande à pouvoir s’adosser à des balises et à des repères éprouvés.

Ce n‘est pas une psychologue qui va trouver à redire à un tel projet. Je ne peux qu’y souscrire et inviter celles et ceux qui se sentent concernés à s’y référer à leur tour et à s’y engager de la place qui est la leur.

Maryse Legrand, Psychologue clinicienne, 06 septembre 2004.

« N’oublie pas l’éternité »

Par Maryse Legrand, psychologue clinicienne - 13 juillet 2005

L’histoire pour commencer. « Il est des premiers amours qui durent toute une vie, qui résistent aux séparations, s’incarnent dans chaque rencontre, traversant les labyrinthes sans fin de toutes les errances. Clémence a dix-sept ans lorsqu’elle se donne à Pierre. Ce sera son unique amour, celui qui dictera tous les actes de sa vie et s’amplifiera jusqu’au seuil d’une vieillesse joyeuse, profondément ancrée dans l’instant présent. Autour de cet amour soleil, gravitent d’autres aventures qui poursuivent leurs courses ou leurs dérives, se réconcilient ou se perdent avec leurs propres mystères… Mais, malgré les difficultés de l’existence, Clémence conservera toujours la conscience et le désir du bonheur, comme un instinct de vie plus fort que tout.

Jacques Salomé, avec ce magnifique roman, adresse un message riche d’émotions, d’expériences et d’enseignement à tous ceux pour qui l’amour n’est pas un vain mot. Car ce qui nous sépare n’est pas l’éblouissement des sentiments mais l’absence d’une parole trop longtemps retenue ». (En quatrième de couverture).

Ce livre a donné lieu à un entrefilet dans le magazine Psychologies de juillet. La présentation est celle d’une femme qui porte sur ce texte un regard sensible et d’ensemble.

« Jacques Salomé est expert dans l’art de décrire les soubresauts, les utopies et les émois qui rythment une histoire d’amour. Ce roman est inspiré de celle qu’a vécue sa mère et qui a donc présidé à sa naissance. Née de parents inconnus, Clémence, placée dans une ferme, fait la connaissance de Pierre, apprenti horticulteur. Abandonnée par lui lorsqu’elle tombe enceinte, elle continuera de l’aimer… pour l’éternité. Dans ce livre charnel et émouvant de bout en bout, Jacques Salomé a mis non seulement sa philosophie de l’amour mais aussi son âme » (Valérie Colin-Simard dans Psychologies).

Le mieux, pour s’en convaincre, est encore de laisser la parole à son auteur. « Oserai-je dire que j’ai mis 30 ans pour écrire ce second roman , paru au printemps 2005, à l’aube de mes soixante-dix ans. (Le premier est "Je m’appelle toi") Un roman d’amour aussi : celui de ma mère et de mon géniteur. Elle avait dix-sept ans, il en avait quinze et cet amour les habita longtemps. Surtout le sien, celui de ma mère, qu’elle porta de nombreuses années en elle, sentant qu’il lui fallait respecter et honorer les sentiments qui l’habitaient. C’est en étant à l’écoute de son histoire, en rassemblant les morceaux d’un puzzle complexe, si éparpillé dans l’espace de plusieurs vies, que j’ai compris quelques unes des clés de ma propre vie. Il y a dans tout amour une part d’éternité qui se loge dans les interstices de chaque instant. Il y a dans chaque relation amoureuse, une parcelle d’infini qui se prolonge dans la vie de ceux qui ont accepté d’accueillir un amour en eux et qui se transmet, j’en suis convaincu, dans les générations à venir.

« Je crois avoir reçu quelque chose de cet ordre de mes ascendants, je suis certain d’avoir pu en transmettre à ceux à qui j’ai donné la vie. Ce sera à eux d’oser entrer à leur tour dans la fête, les éblouissements, les émerveillements d’une relation amoureuse, mais aussi d’en accepter les limites, les contradictions ou les désespérances. Comme nul ne sait à l’avance la durée de vie d’un amour, c’est toujours une aventure à risque que d’entrer en amour. À chacun de prendre ce risque et de le vivre à pleine vie ». ("Coup de cœur et coup au cœur", éditorial de juin 2005 sur le site de l’auteur j-salome.com)

Je dirais que ce livre est peut-être surtout, l’ouvrage d’un homme qui, au cours de sa propre existence en est venu à considérer le respect de soi comme une valeur foncière, tout en restant profondément fidèle à ses origines et particulièrement reconnaissant envers la vivance de la vie.

Il se trouve que ce roman a été brocardé par un critique réputé « méchant et moqueur» dans le microcosme littéraire où il sévit. Dans la chronique qu’il a publiée dans un hebdomadaire, on reconnaît plutôt la signature de quelqu’un qui se livre à sa verve polémique coutumière, en commençant par le début : à savoir contester le titre choisi. Il résume ensuite le livre à quelques phrases extraites de leur contexte, pointe des détails dont il tire des généralités et se pose en redresseur de torts es littérature, tout en s’adonnant à un humour décalé qui consiste à prendre les mots au pied de la lettre. Ce critique est aussi un écrivain. J’ai cherché à comprendre les mobiles de ses attaques en me situant au-delà du seul niveau manifeste des observations qui ont pu être émises.

Je me propose de résumer ci-après, mes découvertes, sous la forme d’un tableau comparatif que j’ai réalisé en mettant en correspondance terme à terme, des propos tenus par chacun de ses auteurs dans deux de leurs ouvrages parus la même année (2002).

L’un (devinez lequel ?) a écrit : L’autre (trouvez lequel ?) a écrit :

« Je mourrai avec mes blessures ».

(Titre d’un livre de Jacques Salomé - Jouvence 2002).
[Les 4 citations non numérotées qui suivent, sont tirées des pages 14, 98, 91 et 34.]

« Je ne mourrai jamais, n’étant pas né ».

(Toutes ces phrases sont extraites d’un ouvrage autobiographique de Patrick Besson «Un état d’esprit» - Fayard 2002).
[Elles figurent respectivement aux pages 5, 77, 103, 137 et 26 de l’édition de poche de ce livre.]

« Mes aspirations me portent davantage vers un pays d’eau et de soleil ». « Le monde clair, plat, froid et sérieux que j’aime».
« Ma saison préférée c’est l’été, sans hésitation ». « La vie c’est la neige et la pluie ».
« Ma conception, ma gestation et le début d’existence qui en a découlé m’ont été offerts. C’est le plus beau cadeau que j’ai reçu. Et j’en suis très reconnaissant à mes deux géniteurs ». « Il est hors de question que je me reproduise. La lignée maudite, initiée par mon père et ma mère et dont je suis pour l’instant l’unique maillon s’arrêtera avec moi ».

« Il y a dans chaque relation amoureuse, une parcelle d’infini qui se prolonge dans la vie de ceux qui ont accepté d’accueillir un amour en eux et qui se transmet, j’en suis convaincu, dans les générations à venir ».

« Je crois avoir reçu quelque chose de cet ordre de mes ascendants, je suis certain d’avoir pu en transmettre à ceux à qui j’ai donné la vie. Ce sera à eux d’oser entrer à leur tour dans la fête, les éblouissements, les émerveillements d’une relation amoureuse, mais aussi d’en accepter les limites, les contradictions ou les désespérances. Comme nul ne sait à l’avance la durée de vie d’un amour, c’est toujours une aventure à risque que d’entrer en amour. A chacun de prendre ce risque et de le vivre à pleine vie ».

("Coup de cœur et coup au cœur", éditorial de juin 2005 sur le site de l’auteur j-salome.com)

« Je ne crois en rien mais j’ai peur de l’hérédité : ne suis-je pas le mélange malheureux de la lâcheté de mon père et de la bêtise de ma mère ? Mon système […] ne peut continuer de fonctionner que si je reste en dehors de toute règle, de toute réalité. Faire un enfant, ce serait admettre que je suis dans la vie et la considérer comme une chose importante, ce qui me rendrait fou. Je ne supporte d’être que si je fais mine de ne pas être, car être c’est être moi et je me déteste. Un enfant me ramènerait à la réalité qui me tuerait, puisque tout en elle me paraît risible, pesant, odieux, stupide et atroce, notamment et principalement moi ».

« Est-ce que je dis toute la vérité ?
Non, puisque je l’écris.
Bien sûr que j’aurai des enfants un jour… »

« J’ai une immense gratitude pour mes lecteurs. Je les trouve, courageux, toniques et persévérants ». « Je peux aussi entrer dans l’imagination des gens par le roman ou la poésie. Le monde m’est ouvert, je l’explore avec dégoût, pitié ».